The end of everything.
Le photographe -un ami- lui demanda : « Et que serait la mort pour toi? »
« Ce serait la fin de tout », lui répondit-elle, gravement, alors qu’il prenait un nouveau cliché de son visage.
Le photographe -un ami- lui demanda : « Et que serait la mort pour toi? »
« Ce serait la fin de tout », lui répondit-elle, gravement, alors qu’il prenait un nouveau cliché de son visage.
Que me permet la poésie? Que m’offre-t-elle? C’est bien d’amener un sujet par des questions. Mon amie prof de métho en littérature vous le dira. Ce billet qui me fait sortir de mon confort, je dois le dire. Car il n’est pas poésie. Mais en guise de réponse, voici, fort brièvement.
Que me permet, donc, cette poésie à laquelle je me commets. Elle me donne l’impression d’exister. Sédentaire, je ne voyage que par elle, ma bohème. Elle me permet de me nommer. De te nommer.
C’est une poésie parfois inachevée que je présente ici, dans mon laboratoire. Et donc, c’est sans prétention, et dans son sillage, que « je marche à toi ».
J’aperçois le contour flou des paysages
De par cette fenêtre qui permet d’atteindre
À la fois l’hier et le solstice d’été
J’ai si peur et je te porte
Aussi fort que le marteau frappe cette corde
Aussi loin que le lointain permet d’y croire
Nous serons ailleurs
Dans très peu de temps
pour Paul-Éluard
Ai-je souffert d’écrire ces mots
et de ne plus attendre?
j’ai souffert de l’espérance
et espéré ne plus te voir.
les forts vents
agitent tes cheveux
mais ta seule présence en paralyse
la violence.
Il n’y a que toi
enracinée au sol.
Tu es arbre.
Pour :
Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Barbara Klucznick-Widajewicz, Maryse Laganière, Maryse Auclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard et les centaines d’autres personnes qui, le 6 décembre 1989, ont fracassé leur visage contre le mur de Polytechnique.
Il faut ériger les mots en monument
pour nommer
Observer ce qui reste
et ces noms qui reviennent dans l’entre-toît de nos consciences
chaque 6 décembre
la douleur d’être femme
et/ou féministe
J’entre en période de création.
Et je me retrouve
Il s’agit d’un tryptique
À 23h le cadran sonne toujours.
La fulgurante
au regard pourpre
L’aube est sans lumière
alors que, fragile, soudain,
le jour d’après ne nous parvient pas
pas plus que le reste du monde
ou le froid de l’automne.
Le savoir ira saccager les églises
les synagogues
mais ce matin-là
malgré que le monde entier éclate
jamais rien ne le brisera.